Il y a trois ans, Lorraine Stephanyshyn avait envie de changement. Confrontée à la perspective intimidante d’une grande maison vide, avec des coûts en hausse, la récente retraitée recherchait un changement radical dans son style de vie. Elle a trouvé l’inspiration auprès de sa fille, qui disait : « Maman, tu adores ces expositions de mini-maisons », se souvient Lorraine. « Et je pensais juste… ouais ! J’aime vraiment cette idée ! »

Peu de temps après, Lorraine investissait dans sa Teacup Tiny Home, qu’elle appelle désormais affectueusement Amelia. « J’ai quitté une maison de 186 m2, et maintenant j’ai quelque chose juste pour moi qui fait tout juste un quart de surface, s’amuse Lorraine. Et je prendrais la même décision en un clin d’œil ! »

La route continue encore et encore.

Encouragées par la popularité des émissions style de vie (Tiny House, Big Living de HGTV (8 saisons) et Tiny House Hunters (4 saisons), ou encore Tiny House Nation de Netflix (5 saisons), les mini-maisons ont commencé à apparaître dans les années 2010. Mais la tendance s’est poursuivie et aujourd’hui, on construit plus de mini-maisons que jamais auparavant.

« Elles vivent en quelque sorte un moment culturel, explique Jennifer McCarthy, fondatrice de Teacup Tiny Homes. Mais ce n’est pas une mode. Il y a de grandes choses que les mini-maisons font et que d’autres maisons plus grandes ne peuvent pas faire. »

Et, bien qu’il s’agisse d’une tendance plus récente, quant à l’architecture, les mini-maisons ne sont en aucun cas « nouvelles ». La vie en fourgonnette, transformant les fourgons Volkswagen en espaces de vie mobiles, a ses racines dans la culture hippie des années 60. Des péniches flottent sur les canaux d’Amsterdam, tandis qu’à Hong Kong il y a de petits villages de sampans amarrés, des bateaux de pêche qui servent également d’habitation. Les VR peuvent également être classés comme une « mini-maison », même s’ils sont davantage utilisés pour les vacances que pour vivre toute l’année.

Ce qui est nouveau, c’est ce sentiment d’habitation permanente et établie, quelque chose spécialement conçu pour vivre, plutôt que de devoir être transformé en maison. Contrairement aux conteneurs maritimes rénovés, à l’origine du mouvement le plus récent des mini-maisons, les mini- maisons d’aujourd’hui ressemblent plus à des cabanes qu’à autre chose. S’étendant sur environ 37 m2 (avons-nous mentionné « minuscules » ?), ces mini-maisons sont faites sur commande pour vivre de A à Z.

Je reviens chez moi, par la route de campagne.

Pour Jennifer McCarthy, les mini-maisons ne sont pas seulement une maison, un endroit où se reposer à la fin d’une longue journée. « Elles représentent la liberté, dit-elle. Les mini-maisons peuvent aller n’importe où, que ce soit dans un jardin ou à flanc de montagne, ou dans le centre-ville. »

Cette liberté est représentée par deux choses : la petite taille, ce qui signifie qu’elles peuvent aller n’importe où, et les bases de remorque sur lesquelles sont construites la plupart des Teacup Tiny Homes. « Nous voulons que nos clients emmènent ces maisons dans des aventures, déclare Jennifer ; elles doivent donc être durables. »

Le toit au-dessus de nos têtes

« La qualification durable est très importante, ajoute Jennifer. Nous construisons des maisons, souligne-t-elle. Les gens ont besoin de se sentir en sécurité. Elles doivent résister aux intempéries et à tout ce que la nature leur réserve. »

Ainsi, alors que la plupart des Teacup Tiny Homes sont construites comme des maisons types avec charpente en bois, deux parties sont beaucoup plus résistantes : le toit et la base de remorque, tous deux en acier.

« L’acier est véritablement la base de nos maisons, explique Jennifer. Nos bases de remorques doivent être suffisamment solides pour supporter le reste de la structure. Mais comme la plupart de nos maisons sont construites sur des caravanes, nous devons être conscients de chaque kilo que nous y ajoutons. »

Et c’est là que les toits en acier entrent en jeu. « Les toits en métal sont la norme dans l’industrie et l’agriculture, explique Dave Jackson, spécialiste des produits techniques chez Forma Steel, l’un des fournisseurs de Teacup Tiny Homes. Mais maintenant, l’acier est aussi utilisé dans ces mini-maisons. »

« Et l’acier n’est pas utilisé sans bonnes raisons, affirme Dave. Ici en Alberta, nous sommes confrontés à des conditions météorologiques extrêmes. Nous avons de la neige, de la grêle... Il y a donc des avantages inhérents à utiliser l’acier, dit-il C’est moins important si vous vivez en ville, mais si vous vivez dans les Rocheuses, l’acier devient soudainement beaucoup plus courant. »

Dave Jackson explique que la plupart, sinon la totalité, des Teacup Tiny Homes utilisent des panneaux Forma Loc sur leur toit, ce qui cache les attaches et donne aux multiples panneaux un aspect homogène. Lorsque les maisons sont si petites et que le toit est beaucoup plus proche des passants, de petits détails comme celui-ci ajoutent beaucoup à l’esthétique globale de la maison.

« Lorsque nous examinons quels matériaux utiliser, nous pouvons faire les choses de manière bon marché ou de la manière appropriée, explique Dave. Quand c’est ta maison, tu ferais mieux de faire les choses de la bonne manière. »

Modes de vie dans les maisons petites et accueillantes

C’est cet accent mis sur l’acier qui a attiré Lorraine vers Teacup Tiny Homes, plutôt que vers tous les autres nouveaux fabricants de mini-maisons. « Il y a des choses qu’ils ont prises en compte dans la construction qui me paraissaient vraiment logiques », explique Lorraine.

Comme l’intégration de systèmes d’eau sous la maison, ce qui les protège des intempéries et les maintient plus isolées. « Je viens de vivre un hiver où il faisait -40 degrés, frissonne Lorraine en se souvenant. Mais rien ici n’a gelé. Nous venons d’avoir une sacrée tempête de vent ici et mes voisins avec VR disaient qu’ils pouvaient sentir toute leur maison trembler. Je n’ai pas du tout senti la mienne bouger ! »

Cette sécurité et cette stabilité ont permis à Lorraine de s’épanouir dans sa nouvelle mini-maison. « Je l’aime, je l’aime, je l’aime !, s’amuse-t-elle. J’aime toute la lumière que je reçois ici. J’adore pouvoir nettoyer ma cuisine d’un seul coup de chiffon. J’adore pouvoir bouger quand je veux ! »

Et, bien sûr, il y a la principale raison pour laquelle Lorraine a trouvé la vie dans une petite maison attrayante en premier lieu. « Avant, j’avais tellement de choses, dit-elle en secouant la tête. J’avais juste l’impression qu’il y avait trop de choses à nettoyer et à entretenir. C’est…, dit-elle en désignant son petit salon, c’est parfait. »

Jennifer dit que l’histoire de Lorraine n’est pas unique. « Ce n’est pas seulement une chose à la mode, c’est un style de vie, vivre de manière minimaliste, dit-elle. Les gens veulent contrôler leur vie, ils veulent avoir l’énergie nécessaire pour faire les choses au lieu de s’occuper d’une grande maison.

« Et les mini-maisons leur permettent de le faire. »